Numéro 94 : Hiver -2020 - 2021

La pandémie actuelle nous ramène dans une réalité souvent oubliée de l'Histoire : celle de ces monstres de la taille de quelques microns face auxquels aucune civilisation ne peut être certaine de survivre.
Au Moyen-âge, on redoutait la peste et le choléra. On empoisonnait les puits des châteaux lors de leurs sièges. Lors de la Guerre froide, on parlait d'armes N.B.C. : nucléaire, bactériologique, chimique. Et puis le Mur de Berlin s'effondra : des historiens affirmèrent alors que c'était La fin de l'Histoire.
Cette épidémie que nous vivons pour encore longtemps nous montre malheureusement que l'Histoire n'a pas forcément un sens, ni une fin. Elle ressemble à un éternel retour de cycles.
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La Revue de l'Histoire n°94 - Trimestriel - 2020-2021
Numéro 93 : Automne -2020 - 2021

Chaque jour quelque
vieux souvenir de la France s'en va avec la pierre sur laquelle il était écrit.
Chaque jour nous brisons quelque lettre du vénérable livre de la tradition... À
quoi servent ces monuments ? disent-ils. Cela coûte des frais d'entretien, et
voilà tout... Depuis
quand ose-t-on, en pleine civilisation, questionner l'art
sur son utilité ?
Malheur à vous si vous
ne savez pas à quoi l'art sert ! On n'a rien de plus à vous dire. Allez !
démolissez ! utilisez ! Faites des moellons avec Notre-Dame de Paris... Tel
propriétaire ignorant vendra le Parthénon pour le prix de la pierre*.
Grâce à Victor Hugo, George Sand et
quelques autres esthètes, une prise de conscience nationale allait se créer.
Des lois furent votées pour sauver ce que l'on pouvait préserver de notre
patrimoine, alors que l'on avait commencé de le détruire allègrement, au nom du
progrès, du confort et du moindre frais. Le précieux travail de Stéphane Bern
continue le même combat. Il nous rappelle que ces vieux immeubles et ces
pierres ont une vieille âme. Il sauve ainsi l'immatériel du matériel pour
donner un sens à notre futur. Une civilisation doit regarder son passé et
l'avenir du monde dans le même champ de vision. C'est une question d'équilibre
spirituel.
Cosette © O. Desvaux
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La Revue de l'Histoire n°93 - Trimestriel - 2020-2021
Numéro 92 :
Printemps-2020
Un jour, à Rome, l'empereur Marc-Aurèle partit se délasser aux Bains publics. Après être passé au sauna, il se dirigea vers la
salle de repos où il vit un de ses anciens soldats qui se frottait le dos
contre un mur. Il lui en demanda la raison. Gêné, le vieux brave lui dit ne pas
être assez riche pour se payer un serviteur qui le frictionnerait après le
bain. Marc-Aurèle en fut ému. Et aussitôt, il offrit de l'argent et un esclave
au vieil homme
L'histoire fit le tour de Rome. Nul ne vit en
cette générosité de la démagogie. L'empereur n'avait pas besoin de cultiver son
image de prince bienveillant. Tout le monde le savait. Marc-Aurèle était comme
cela : le cœur sur la main.
Quelques temps plus tard il revint aux
thermes. Aussitôt, dans la même salle où il avait rencontré le vétéran, une
dizaine de Romains se mirent à se frotter le dos contre le mur. Non par
dérision. Ils espéraient simplement que l'empereur allait leur donner numéraire
et personnel servile en n'écoutant que ses bons sentiments.
En effet, Marc-Aurèle engagea la discussion,
et cela ne manqua pas : ses interlocuteurs lui dirent qu'ils étaient pauvres,
qu'il était généreux et riche, et que... ils étaient obligés de se gratter le
dos contre les murs...
Marc-Aurèle leur répondit alors : J'ai la
solution à votre problème. Grattez-vous le dos les uns les autres.
Photographie : Domaine de La Roche-Jagu©Cédric Bossard
Cette histoire est parait-il authentique.
Elle nous montre en tout cas la véritable force des Romains : leur capacité à
rester simples et à l'écoute, d'un bout à l'autre de la hiérarchie sociale. Un
empereur était avant tout un citoyen, un prêtre initié, partageant ses symboles
avec son peuple afin de lui donner une cohérence et une âme. Il y avait un
temps pour les cérémonies et les rituels, un autre temps pour les discussions, les
amitiés franches, les désirs de rencontrer l'autre et de le réconforter si le
besoin s'en faisait sentir.
L'injustice et la cruauté existaient, certes,
mais elles étaient tempérées par des circuits courts de communication
permettant à chaque citoyen de se sentir responsable et protégé par les règles
établies du droit. Les meilleurs hommes politiques de Rome avaient ainsi un
sens profond du dialogue. Plus ils furent conquérants et bâtisseurs, plus ils
se confiaient, écoutaient, et se trouvaient capables de modifier leurs
raisonnements en fonction de la qualité des informations reçues.
Notre 21siècle a cru arriver à une amélioration parfaite de la communication mondiale. World is beautiful, world is a village. Notre actualité, marquée par le signe de l'épidémie, vient de prouver les limites de ses capacités d'échange.
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La Revue de l'Histoire n°92 - Trimestriel - 2020
Numéro 91 : Hiver 2019 - 2020
Nous sommes issus de nous-mêmes. C'est une sorte de
tautologie. Elle est peut-être à la base de l'Art. Au sommet de notre inconscient qui se trouve caché quelque part dans une obscure partie de notre
cerveau.
Nous faisons un perpétuel retour sur nous-mêmes pour créer de
l'Histoire et ensuite l'analyser. On plaque des théories comme des marbres sur
une façade en béton, on crée une cohésion pour y vivre et apaiser les questions
de philosophie et de théologie qui nous hantent.
Le sentiment artistique nous
propose un dilemme : Sommes-nous nous-mêmes, ou bien sommes-nous d'autres
figures dans un monde épars qui ressemble à celui décrit par Shakespeare, un univers
de bruit et de fureur raconté par un idiot ivre au sortir d'une taverne de
Londres.
Personne ne le sait. On peut lire la recherche du temps perdu, mais on
ne peut pas trouver la recherche de la vérité. Le chat de Schrödinger a été un
des principes explicatifs de la physique quantique. On sait et l'on ne sait pas
en même temps, on vit et on ne vit pas dans le même espace. C'est à la fois de
la science et de la métaphysique de comptoir, mais en disant cela on oublie que
l'Histoire se fait aussi dans les tavernes, les bistrots et les salles de
réunion au fond des bistrots.
Aussi, dans ce numéro de La Revue de l'Histoire,
nous vous proposons une autre histoire dont on est sûr de la vérité et de son
existence, quelles que soient les astringences théologiques ou matérialistes :
c'est de l'histoire de l'art, de l'architecture, de la création dans son
essence la plus réaliste et neutre comme le PH de l'eau douce et pure.
C'est vune façon de commencer l'année : parler d'artistes qui étaient pris jusqu'au
bout de leur esprit par le désir de façonner du beau, parce qu'ils étaient
partis vers l'Ordre de la peinture, de l'architecture, et de tous les arts qui
alimentent en nous le sentiment créatif. C'est une recherche de l'absolu menée
par des individus qui se sentaient poussés par un sentiment invisible :
façonner ce qu'ils voyaient, le raconter et le montrer aux gens, comme une
poésie ou le souffle du vent.
Nous vous souhaitons une bonne année et une bonne
lecture. Nous vous parlons de gens remarquables, partis au loin d'eux-mêmes.
Ils s'appelaient Gustave Courbet, Louis Mantin, Ingres, Bourdelle, Henner,
Fabre, Pincé, Prades, Hugo... Artistes, archéologues, collectionneurs, ils ont
cherché au fond de leurs pensées, de leur volonté, pour nous présenter ce
qu'ils ont trouvé de meilleur en fouillant le monde. Ils nous ont fait ainsi un
immense cadeau, hors du temps, hors de tout, pour l'intérieur de nos
pensées.
Matthieu Delaygue
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La Revue de l'Histoire n°91 - Trimestriel - 2019
Numéro 90 : Automne 2019
on peut croire ou non à la destinée humaine, à la volonté des hommes ou au hasard maître du jeu à moins que ce ne soit une volonté divine.
Même si l'on refuse l'image d'un Dieu de l'Apocalypse, il reste celles de nos océans dévastés, de nos villes en surchauffe.
Nos systèmes économiques peuvent se modifier. ParceOn
peut croire ou non à la destinée humaine, à la volonté des hommes ou au hasard
maître du jeu à moins que ce ne soit une volonté divine. Même si l'on refuse
l'image d'un Dieu de l'Apocalypse, il reste celles de nos océans dévastés, de
nos villes en surchauffe. Nos systèmes économiques peuvent se modifier. Parce
qu'ils sont relativement mobiles. Mais nos habitudes individuelles, appuyées
sur nos lois et nos morales, pouvons-nous les changer ?
L'analyse
historique peut-elle aider à trouver des solutions ? Jusqu'à présent, elle
n'avait pas connu de paramètres dictés par l'écologie. Il y a bien eu des
guerres, des épidémies de peste ou de choléra. Mais on savait qu'il y aurait un
retour à une situation plus calme. Le droit et la morale en ces périodes de
crises graves servaient uniquement à prendre des mesures de précaution
relativement passives.
Avec la grande pollution et le réchauffement climatique,pour la première fois, c'est notre planète entière qui est visée, c'est-à-dire
nous mêmes dans notre espèce humaine. On la proclamait pourtant en marche vers
le progrès.
Que va-t-il rester de nos principes de droit positif face àl'adversaire qui est en nous et dicte nos comportements de prédateurs de la nature ? Va-t-il falloir changer la nature du droit ?
Pourra-t-on aménager un nouveau système économique sans modifier nos lois
fondamentales ? Sommes-nous en train de revenir à un droit naturel qui ne
dit pas encore son nom ?
La Revue de l'Histoire n°90 - Trimestriel - 2019
Numéro 89 : Été 2019
DU PARTICULIER
AU GÉNÉRAL
Nous vo us invitons au voyage. Mais un voyage un petit peu
particulier. Celui de l'Histoire, bien sûr. Mais celui
aussi de son souffle secret, qui habite les pierres et les
forêts, les abbayes et les châteaux.
Les paysages sacrés de La Chaise-Dieu, le
chant des violons et de la terre, lorsque le soir se couche, et que
l'on allait écouter les Cziffra interpréter Liszt et Chopin... Toute une
culture du monde est là. Dans ces vieilles abbayes construites par des hommes
illuminés de leur idée de Dieu vivant et les appelant. Ils
n'hésitaient pas. Ils partaient très loin dans leurs raisonnements ou
ailleurs, en de lointaines croisades comme les Templiers.
Rien n'était facile. Les temps de grande
misère succédaient aux temps des maladies, les guerres venaient
s'intercaler dans le décor, les passions et les haines se succédaient,
on connaissait déjà les crises économiques et internationales.
L'histoire du Périgord est un bel exemple de cet univers mouvementé.
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La Revue de l'Histoire n°89 - Trimestriel - 2019
Numéro 88 : Printemps 2019
Renaître
comme une salamandre, indestructible même par le feu.
Était-ce la Renaissance d'un peuple, ou d'une civilisation ? Cela
pourrait dire : retourner aux sources de la vie et de la connaissance
prônée par les Anciens,Périclès, Socrate, Platon, Virgile...
Redécouvrir la force du Parthénon et desécoles d'Athènes, parce que Rome
n'avait finalement fait que copier les Grecs.
Inventer les notions de Moyen-âge et de Renaissance, avec celle-ci remplaçant celui-là, est loin d'être une erreur d'analyse du 19e siècle, même si le changement ne se fit pas brutalement.
Il y eut bel et bien un rejet par les élites du 16e siècle
de tout un corpus de doctrines qui avaient été avalisées par le monde
féodal. Ce dernier était venu du Nord et de l'Est de l'Europe, avec une
aristocratie franque, goth ou viking. Celle-ci avait façonné la
chevalerie européenne. Elle avait combattu pour une doctrine
religieuse messianique et autoritaire. Mais à la fin de la Guerre de
Cent ans, la plupart de ses familles avait disparu ou perdu leur
identité originelle dans les différentes guerres d'Europe et d'Orient.
Le code de chevalerie n'est déjà plus appliqué par Jeanne d'Arc
lorsqu'elle laisse son prisonnier bourguignon le noble Franquet d'Arras
se faire pendre par un jugement de bourgeois à Provins*. La doctrine
sociale et politique de l'Église ne se remettra jamais de ses erreurs
scientifiques lui faisant condamner successivement Copernic et
Galilée. L'artillerie française et royale annonce le début des
États-nations, financés par des banques et dirigés non par la noblesse
'épée, mais par une bourgeoisie lettrée transformée en noblesse de robe
plus authentiquement gauloise. La classe dirigeante et intellectuelle
devenait une société de gai savoir, de perspective par la peinture et de
relativité par la philosophie. On retrouvait les vieux principes du
paganisme gallo-romain, on renaissait à partir des écrits et des
raisonnements ayant fécondé la civilisation antique.
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La Revue de l'Histoire n°88 - Trimestriel - 2019
Numéro 87 : Hiver 2018-2019
SUR UNE GUERRE REGRETTABLE
Lorsque c’était l’heure de l’assaut, tout était possible : le courage de certains, les cris es de nerfs d’autres qui craquaient. Tout se passait en quelques secondes. Les gradés ne perdaient pas
de temps en discussion philosophique. Ils cognaient. Très fort, car le terrorisé était engoncé dans son uniforme. On ne pouvait le frapper que sur le visage, et il ne s’agissait pas d’une tape amicale.
Dans l’attaque, il fallait veiller à ce qu’il n’y en ait pas qui s’arrêtent, jouant
les blessés, ou les bons camarades secourant un vrai blessé. Il y avait
une règle. Laisser tomber le type qui hurlait. Et courir toujours en avant.
Si l’on arrivait dans la tranchée allemande, on ne faisait pas de cadeau,
non plus. On tuait tout de suite. À coups de pelle, en balançant des
grenades, au couteau... Le soldat ennemi qui levait les bras en l’air en
criant Kamerad, on le zabralisait aussi. Et si par hasard, on l’épargnait, on
lui faisait la tête au carré.
Ensuite, des sergents repartaient en arrière. Ils allaient chercher ceux qui s’étaient arrêtés en cours de route, et qui se terraient dans les trous d’obus ou les broussailles... On ne leur tenait pas un discours de compassion.
Si l’on se réfère à des souvenirs écrits par des officiers, on pouvait compter un soldat sur trois qui s’était planqué d’une façon ou d’une autre.*
* Ce n’était pas le cas dans les régiments d’engagés ou de volontaires.
La Revue de l'Histoire n°87 - Trimestriel - 2018 - 2019
La Revue de L'HISTOIRE BP 30062 - 33008 Bordeaux Cedex
Edité par : J.C.L. Communication - 06 03 88 19 92
Mail :
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Site internet: http://www.larevuedelhistoire.com
Abonnement : Sophie
Directrice de la Publication : Clotilde Petit / 06 03 88 19 92
Rédacteur en chef : Matthieu Delaygue.
Direction artistique : Emeline Labat
Webmaster : Mariette Duprat.
Mise à jour du site : Joëlle Le
Droumaguet.
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Version 1.0.12. 25 Decembre 2006.
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